Le marché des bureaux franciliens : vers une nouvelle normalité ?
Les chiffres du GIE ImmoStat de la demande placée (qui prend en compte les locations et ventes à utilisateurs) dans les bureaux en Ile-de-France témoignent d'un recul de 22% au premier semestre 2023 (à 816.200 m² placés) par rapport au premier semestre 2022. Le conseil en immobilier d'entreprise Jones Lang LaSalle observe dans Les Echos que cette baisse est notamment due au décrochage du segment des grandes surfaces (> 5.000 m²) qui a perdu 33% de mètres carrés placés et 30% en nombre de transactions entre 1S2022 et 1S2023. Cette raréfaction de la demande pour les grands volumes s'explique par la conversion des grandes entreprises au Flex Office. Elles recherchent maintenant moins de mètres carrés mais mieux localisés et offrant davantage de services. Dans ce contexte, les immeubles de bonne qualité bien situés et offrant aux utilisateurs une meilleure maîtrise de leur consommation énergétique tirent leur épingle du jeu.
La localisation (en termes de centralité et de connectivité) est d'ailleurs devenue, comme le souligne le conseil BNP Real Estate (toujours dans Business Immo), un critère prioritaire sur le marché des bureaux franciliens (et pas seulement, voir le paragraphe suivant) comme l'illustre la domination du secteur de Paris qui a représenté 47% des volumes placés en Ile-de-France en 2022. Dopé par les mouvements et implantations des entreprises du secteur du luxe, le seul QCA (Quartier Central des Affaires) a concentré 22% des volumes placés et l'offre vient à y manquer, une situation de tension où les loyers continuent de progresser dans cette zone et qui contraste avec celle des autres secteurs aux fortunes diverses, du quartier de la Défense qui s'interroge aux secteurs plus périphériques de la Seconde Couronne qui affichent des taux de vacance importants.